- flancher
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• 1862; « blaguer » arg. 1846; altér. de flenchir « détourner »; frq. °hlankjan « ployer » (→ flanc), ou de flacher « mollir »♦ Fam. Céder, faiblir. Le cœur du malade a flanché brusquement. ⇒ 1. lâcher. Sa mémoire commence à flancher. Il semblait résolu, mais il a flanché au dernier moment. ⇒ abandonner, fam. se dégonfler (cf. Lâcher pied). Ce n'est pas le moment de flancher ! ⇒fam. mollir.Synonymes :- caler (familier)- céder- craquer- faiblir- lâcher- mollir- plier- reculerContraires :- résister● flancher verbe transitif (de flanche) Appliquer le flanche. ● flancher (homonymes) verbe transitif (de flanche)flancherv. intr. Fam. Céder, faiblir; cesser de persévérer. Son coeur a flanché au cours de l'opération. Ce coureur a flanché au dernier moment.⇒FLANCHER, verbe intrans.A.— [Le suj. désigne une pers.] Perdre courage, ne plus persévérer dans son effort, dans ses résolutions, au moment décisif. Il nous reste six kilomètres ce soir. Je compte que personne ne flanchera (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 444) :• 1. Il [Hopkins] est resté fidèle jusqu'à la fin, mais en admettant qu'il ait jamais nourri des doutes sur la sagesse des décisions prises, il n'eût pas reculé, il n'eût pas avoué une défaite, car flancher dans une aventure qui engage tout le caractère de l'homme, cela ne ressemblerait pas à un Anglais de cette trempe.GREEN, Journal, 1944, p. 180.B.— [Le suj. désigne une chose] Faiblir, céder, cesser de fonctionner. Elle n'est pas morte de son infection, la pauvre. C'est le cœur qui a flanché (MAURIAC, Génitrix, 1923, p. 343) :• 2. Il s'imagine qu'il croit, parce qu'il continue à agir comme s'il croyait. Il n'est plus libre de ne pas croire. Si sa foi flanchait, mon vieux, mais ce serait la catastrophe! Un effondrement! Et songe que, du coup, ma famille n'aurait plus de quoi vivre.GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1230.REM. Flanchage, subst. masc. Action de flancher. Le flanchage du communisme restitue au christianisme sa portée révolutionnaire (GIDE, Journal, 1938, p. 1327). Hier, flanchage du cœur, à la suite d'une injection de novocaïne pour procéder à l'extraction assez pénible d'une racine de molaire (GIDE, Journal, 1942, p. 128).Prononc. et Orth. :[
], (je) flanche [
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1835 arg. « jouer » (Raspail ds Le Réformateur, 20 sept.); 2. 1846 arg. « plaisanter » (L'Intérieur des prisons, p. 242); 3. 1862 « céder, faiblir » (LARCH., p. 154). Mot d'orig. incertaine. D'apr. le FEW t. 16, pp. 213-214, il serait issu, par changement de conjugaison, de l'a. fr. flenchir « faiblir » (XIIIe s. ds T.-L.) [de l'a. b. frq. hlankjan « plier, fléchir », cf. le m. h. all. lenken « id. » (LEXER)]. L'écart chronol. entre flenchir et flancher paraît difficilement surmontable. On a également avancé pour flancher une altération de flacher « mollir, céder », de flache (DAUZAT). Fréq. abs. littér. :60. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 237. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 64, 217.
flancher [flɑ̃ʃe] v. intr.ÉTYM. 1862; « blaguer », argot, 1846; altér. de flanchir « détourner »; francique hlankjan « ployer » (→ Flanc) ou var. de flanchir, de flacher « mollir ».❖♦ Fam. Céder, faiblir. || Le cœur du malade a flanché brusquement. || Les troupes ont flanché. ⇒ Lâcher (pied), reculer. || Il semblait résolu, mais il a flanché au dernier moment. ⇒ Abandonner, dégonfler (se), mollir. || Leur confiance, leur moral sont en train de flancher. || Ce n'est pas le moment de flancher, de laisser tomber.1 Si ceux-là flanchent, comment donc pourraient-ils tenir, les autres, les petits, la masse (…)Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 79.2 Le danger du métier, pour lui (l'aviateur), est plus immédiat et plus constant. Un moteur qui flanche et c'est la mort.A. Maurois, Études littéraires, Saint-Exupéry, I, t. II, p. 262.3 (…) puisqu'il déclare avoir agi de son propre mouvement, ne te fais pas de bile. On le fusillera, c'est tout (…) En tout cas (…) tu dois admettre que ce gars-là n'a pas flanché. Il savait certainement qu'on le condamnerait à mort.Francis Carco, les Belles Manières, p. 101.——————flanchant, ante p. prés. adj.♦4 (…) oh les mômes demandent pas mieux, même ceux-ci si débiles avortons baveux… à l'aventure !… titubants, flanchants, pire que moi… se ramassent d'un rien, tous les pas, d'un caillou de travers (…)Céline, Rigodon, p. 209.❖CONTR. Persister, résister, tenir.DÉR. Flanchage, flanchard, flancheur.
Encyclopédie Universelle. 2012.